“Ce qui m’a vraiment intéressée dans les dessins et croquis de nus de François-Edouard Finet relève de la résolution des paradoxes : Tout d’abord, une évidence : la représentation du nu par un trait dénudé fait coïncider fond et forme(s). Mais ce même trait simple exprime alors la plénitude de la chair. Un seul trait délimite alors deux espaces opposés : l’intérieur et l’extérieur. Le vide, la page blanche, par le pouvoir du trait, se remplit de chair ou marque simultanément le hors corps. Et l’impression qui se dégage alors est une impression de légèreté confirmée par le fait que les nus semblent flotter dans les nues, portés par un support inexistant, abstraits du réel. C’est alors le manque, l’absence, le vide qui laisse place à l’imaginaire et à la liberté du spectateur. Au spectateur de remplir le vide du support, du visage, des pieds, des bras lorsqu’ils sont absents. Et de là surgit l’érotisme : le spectateur, happé par le vide, entre dans le corps et le remplit. Cet appel du vide crée donc la sensualité du dessin. Enfin, la mise en regard des dessins et des peintures résout les paradoxes : dans les tableaux, l’infini, l’espace, le vide est suggéré par une charge voire une surcharge de matière ; dans les dessins, la chair, la matière est marquée par l’absence de matière. Tout se répond alors « dans une ténébreuse et profonde unité ».” Delphine T.